Noël est passé, bien différent de ceux de mon enfance, quand j'espérais secrètement que le Père Noël allait enfin m'apporter ce que j'attendais avec tant d'impatience.. ce fameux train électrique.

          A la sortie du collège, je me rendais, au moment des fêtes, devant les vitrines de ce grand magasin près de la gare et je n'avais d'yeux que pour celle où les trains étaient les rois. A cette époque, les grands magasins rivalisaient d'imagination pour présenter leurs gammes de jouets. Toutes les vitrines (une dizaine) avaient un thème différent et les animations les rendaient tellement attrayantes.

          Au début des années 60, le train électrique s'offre dans de belles boites en carton, ajourées, pour permettre de bien voir le contenu. JOUEF, HORNBY ou encore CEGE sont encore sur le devant de la scène et les offres de trains voyageurs avec loco électrique (Type BB 9200) reprenant les trains drapeaux du moment - Mistral, Capitole ou Aquilon - sont nombreuses. Les trains de marchandises sont généralement proposés avec une locomotive diesel (type 67000) et deux ou trois wagons. Les voies permettent de constituer un ovale et pour les plus riches, il y a même des aiguillages... Enfin et surtout, il y a ce gros transformateur avec ce bouton cranté, qui a lui seul donne l'impression de "conduire un train"...

           Bref, pour un gamin de 11 ans, il y a de quoi rêver, ce dont je ne me prive pas.

           Toutes ces reproductions étaient alors bien loin de ce que l'on trouve aujourd'hui et je me fichais bien que les voitures soient traitée au 1/100° et non au 1/87°. Que m'importait que les attelages soient disgracieux ou encore que tout cela était "haut sur patte" compte tenu de l'épaisseur des boudins de roues ! Non seul comptait le train en tant que tel et ce qu'il représentait, un jouet vivant, qui permettait à mon imagination de partir jusqu'au bout du rail dans un univers où se croisaient locomotives, autorails ou wagons...

           Et de l'imagination, il me faudra encore en avoir car ce train tant convoité, je n'étais pas prêt de l'avoir, car pour mon père, "un train électrique, c'était pour les grands..."