• 12 septembre 2006 Voyage à 2000m

              Décembre 2005. L'occasion m'est donnée d'aller découvrir le village du Père Noël aux Rochers de Naye en Suisse. Mais plus que cet honorable vieillard que je respecte, c'est surtout la ligne de chemin de fer qui y conduit, qui m'attire...

           uvs060904_003_001_0003     Ecartements multiples en gare de Montreux

              Départ au bord du lac Léman à Montreux (Alt 395 m) et arrivée aux rochers à 2042 m. Quelques renseignements techniques pour les connaisseurs : longueur du trajet 10,3 km, déclivité maxi 220 o/oo, traction électrique sous courant continu 850 volts, écartement 800mm et enfin crémaillière type Abt.

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              Celui qui ne connaît pas la Suisse et qui aime les trains passe à côté du plaisir. Petit pays qui regorge de voies multiples, de locomotives toutes plus mignonnes les unes que les autres, pays où l'on voit les trains comme un réseau miniature... suivant hauteur où l'on se trouve.
              La gare de Montreux est déjà par elle-même un paradis. Le ballet des rames CFF est bien réglé, compte tenu du cadencement. Voitures et locomotives pelliculées (publicité oblige) apportent une touche de couleur  qui varie sans cesse. Côté technique, 3 écartements se côtoient en gare : 1435 (CFF), 1000 (MOB) et 800mm (Rochers de Naye) avec qui plus est les machines qui vont avec : Be2/6, Gde4/4 ou encore Beh2/4 et Beh4/8.
              Rajoutez à cela les cris d'enfants pressés de voir le Père Noël et ses rennes, voilà vous êtes dans l'ambiance. Embarquons. Par chance, je peux m'installer dans la cabine arrière de la dernière motrice, dépourvue de mécanicien et je peux profiter d'une vue splendide sur la voie qui défile sous mes yeux ainsi que sur le panorama du lac Léman qui s'étend plus bas. Le regard embrasse la Riviéra suisse et se porte jusque sur les sommets de Haute-Savoie surplombant Thonon et Evian. Les nuages sont accrochés là-haut, dégageant  le site.
              Au sortir de la gare, la ligne ne prend pas le temps de souffler et attaque déjà une pente sévère, qui le paraît encore plus quand on regarde derrière soi. Heureusement, la crémaillière est en action et en rassure plus d'un, dans ce compartiment où se mélangent américains, italiens ou japonais. La vitesse reste constante et ne dépasse pas les 22 km/h. Par de larges courbes, le train gravit la pente et le voyageur devient spectateur devant la beauté du paysage rehaussée par la présence du tapis neigeux qui nous a rejoint. De tunnel en tunnel, la rame se faufile d'un versant à l'autre pour atteindre Caux où a lieu le croisement avec la circulation descendante.

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            Nouveau départ, heurté cette fois-ci, un petit problème technique dont je ne connaîs pas la cause amène le trouble parmi les voyageurs. Mais le mécanicien est un pro et nous voici repartis vers le sommet. Mais au bout de quelques minutes, nouvel arrêt en pleine nature, à côté d'une cabane en bois. Nouvelle inquiètude; en fait il s'agit d'un randonneur à skis qui descend là pour se lancer sur la pente... Imprévisible pays que la Suisse.
             On repart. Nous serpentons tout en grimpant à travers des forêts de sapins dont les branches lourdes de neige frôlent les vitres. Un léger nuage de poudreuse s'étale de chaque côté à notre passage et nous laisse augurer à l'extérieur de la voiture, d'un grand silence mais aussi d'un grand froid.
              Puis c'est l'arrivée dans la gare souterraine du sommet où une autre rame est prête au départ. Déjà tout le monde s'est égaillé à l'extérieur, avide de découvrir les secrets du Père Noël. J'en ferai autant, avant de prendre le train du retour, cette fois-ci assis dans une rame et de nuit pour découvrir les lumières de la ville qui m'attend en bas avec un vin chaud...


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